Les gens moindrement familiers avec la culture japonaise savent qu’avant de boire le saké (ou autres boissons) en groupe, la coutume veut qu’on fasse un toast finissant par l’interjection «kampai!». Dans ce contexte, «kampai!» est presque toujours traduit par «Santé». Mais, quelle est sa véritable signification? En japonais, Kampai s’écrit 乾杯 en caractères sino-japonais parce que l’expression est d’origine chinoise. D’ailleurs, des termes similaires existent en mandarin (gan bei), en cantonais (gom bui) et en coréen (건배, geonbae). Dans le binôme 乾杯, 乾 signifie «sec» et 杯 désigne la coupe (à saké). Donc, «cul sec» serait une traduction plus littérale que «Santé». Bien sûr, l’expression «kampai!» n’engage personne à lamper son verre. En fait, sauf pour les cas où l’on toaste avec un shooter, je n’ai jamais vu quelqu’un vider son verre d’une seule gorgée après avoir dit: «Kampai!».
Par ailleurs, il existe une variante cérémonielle pour honorer le défunt lors des funérailles. Elle se prononce : Kempai et s’écrit 献杯 (hommage), le premier caractère signifiant «offrir» ou «présenter». Après l’oraison, chacun, en s’inclinant, ne levant que très peu son verre, humblement, pour le présenter vers l’autel où reposent les cendres, dit: «Kempai». C’est que, jadis, le saké était un breuvage sacré offert aux dieux. Cette offrande s’est intégrée aux différents rituels shinto et, quelques fois, aux rituels bouddhistes. Le toast festif est une coutume d'origine plus récente venue de l’Occident. Faites attention à ne pas intervertir les deux expressions.
Kampai !
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